http://www.hebdos.net/jdc/edition42008/articles.asp?article_id=197089
Hope le danois. Un an plus tard. Difficile de croire que cette chienne était à l’article de la mort en janvier 2007. (Photos : André Corbeij)
(d'autres photos à l'intérieur de l'article)
Sauvé de l’enfer d’un chenil clandestin
Hope le danois coule des jours heureux dans une famille de Saint-Constant
Voilà un an, le collègue Jacques St-Onge rapportait dans ces pages le récit émouvant de Hope le danois, une chienne sauvée in extremis d’une usine à chiens reproducteurs clandestine de Saint-Mathieu-de-Laprairie.
Un an plus tard, presque jour pour jour, le Journal est allé à la rencontre de la bête. Une retrouvaille émouvante pour le photographe qui a revu un animal en santé ayant retrouvé son panache. Rien à voir avec le squelette chétif et sanguinolent qui s’était présenté sans aucune énergie devant l’œil de son objectif en janvier 2007.
Aujourd’hui, Hope coule des jours heureux chez les Bouchard de Saint-Constant. Une famille qui aime tellement les danois qu’elle en possède trois! Il y a le grand garçon Félix, le mâle protecteur d’une taille imposante qui est le premier à aller à la rencontre des visiteurs et les deux femelles, Hope, très affable, et Bunny qui est la plus gênée de la famille et qui demeurera cachée derrière un sofa durant la visite du Journal.
Lorsque nous avons ressorti l’exemplaire du Journal de Chambly du 30 janvier 2007, Gilles Bouchard et sa conjointe ont eu du mal à contenir leurs larmes. Ils se souviennent de leur première visite à la SPCA de Sainte-Angèle-de-Monnoir où la bête avait été recueillie pour être soignée.
«Lorsque nous avons vu Hope à la télévision et sa photo dans le journal, on s’est dit que ça n’a pas de bon sens torturer un animal de la sorte. Nous nous sommes rapidement rendus voir la chienne à Sainte-Angèle pour voir si on pouvait aider. C’était un samedi et il y avait plein de gens sur place qui avaient été touchés par le drame. Lorsque nous sommes entrés dans le chenil, il y avait des chiens partout. Hope était couchée dans son coin sous sa couette et ne bougeait pas. On voyait seulement sa tête couverte de bosses. Lorsque nous avons vu ses oreilles pleines de gales, nous nous sommes mis à pleurer. Nous étions incapables de supporter ce spectacle. À ce moment, on ne savait pas si Hope allait survivre», raconte Gilles Bouchard.
Nourrie à la cuillère, Hope a reçu les soins qui l’ont sauvée d’une mort certaine. Mais il y avait encore loin de la coupe aux lèvres pour les Bouchard qui désiraient ardemment prendre la bête sous leur aile.
«Le vétérinaire ne voulait pas que Hope sorte de la SPCA. Elle était trop mal en point. Ça lui a pris un bon trois mois pour reprendre du poil de la bête. Son système immunitaire était à zéro. Elle a été la dernière bête sauvée du chenil clandestin qui a pu quitter la SPCA de Sainte-Angèle. Nous sommes allés la chercher à la fête de la Saint-Patrick et lui avons donné des soins et tout l’amour que nous avions en nous», poursuit M. Bouchard.
Élan de générosité
Gilles Bouchard se souviendra longtemps du mois de juin 2007. L’histoire de Hope avait touché les élèves d’une école primaire de Laprairie.
«J’ai amené Hope à l’école sur leur invitation. Les enfants avaient amassé de l'argent pour la SPCA. Hope a été la vedette du jour. Tous les enfants l’ont caressée et pleuraient. On devait juste faire une classe mais finalement ce sont tous les enfants de l’école qui sont venus à notre rencontre», mentionne, ému, Gilles Bouchard.
Hope fait partie des chiens de chenil clandestin qui ont eu de la chance. L’enfer qu’elle a vécu fait maintenant place à un véritable paradis. Reconnaissante d’avoir été sauvée, elle rend bien aux Bouchard tout l’amour reçu.
«C’est une bonne chienne. Fine comme ce n’est pas possible. Il faut la voir jouer dehors avec Félix et Bunny. C’est elle qui les bouscule. Lorsqu’elle revient nous voir, elle s’assoie toute fière et réclame son biscuit, heureuse d’avoir pu embêter les autres», conclut Gilles Bouchard.