Charlesbourg
Mystérieuses disparitions de chats
27/10/2008 09h48
«Autant de chats en un si court laps de temps, ça commence à dépasser le hasard, cette affaire-là.» René Myrand, résidant de la 61e Rue Est à Charlesbourg, a perdu Luc, la semaine dernière. Ce dernier, qui n’est pas spécialement réputé pour ses fugues, n’est plus rentré à la maison au grand désenchantement de son maître.
Même s’il reconnaît être incapable de fournir des preuves tangibles, M. Myrand se dit convaincu que «quelqu’un vole les chats pour les revendre à des laboratoires ou à des compagnies pharmaceutiques. C’est très payant.»
Véronique Roy, qui habite à quelques rues de M. Myrand, a vécu la même mésaventure, lundi dernier. Chawow, un beau mâle de six ans, opéré et dégriffé, n’a plus été revu depuis ce jour. Outre la thèse avancée par M. Myrand, la mère de Véronique pense qu’il pourrait s’agir d’un trafic de fourrures. «Les environnementalistes militent contre la chasse aux phoques. Donc, les trafiquants se tournent vers les chats», dit-elle avec conviction, mais sans preuves. Cette dernière soutient que «tout est revendable» et qu’un chat bien nourri comme le sien pourrait valoir 200 $.
Catherine Houle a eu encore plus de malchance que ses voisins. Ses deux chats, Doudoune et Ti-Gris, n’ont plus été revus depuis le 19 et le 23 octobre respectivement.
Dans l’annonce qu’elle a accrochée partout dans le secteur, elle demande gravement «qui est la personne qui a enlevé ma chatte (ainsi que) mon autre chat?» Si elle ne veut pas spéculer sur l’identité des présumés voleurs, Mme Houle décrit ainsi son état d’esprit. «Toute cette histoire me touche beaucoup. C’est vraiment plate», regrette-t-elle.
D’autres cas rapportés
L'histoire de la dizaine de chats volatilisés de Charlesbourg n'est pas sans rappeler une affaire analogue qui a eu lieu le mois dernier, à Montréal. «Une véritable hantise règne sur le Plateau-Mont-Royal, où plusieurs disparitions de chats, aussi mystérieuses qu'inquiétantes, alimentent les plus folles rumeurs au sujet de possibles kidnappeurs de minous», écrivait Le Journal de Montréal dans son édition du 21 septembre.
Le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) et la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) mènent toujours une enquête. Laurent Gingras, du SPVM, a rapporté, hier, qu'il n'y avait pas eu d'arrestations dans ce dossier. «La loi considère les animaux domestiques comme des objets. Si quelqu'un est arrêté pour vol (de chat), il peut être accusé de méfait selon le Code criminel», relate-t-il.
En novembre 2007, une émission de la télévision française révélait que des milliers de peaux de chats étaient en vente libre en Suisse et s'exportaient en France par voie postale. À l'époque, une responsable française de la Société protectrice des animaux a déclaré ceci à l'Agence France-Presse: «Nous soupçonnons des malfaiteurs helvétiques de voler des chats pour les vendre à des laboratoires médicaux ou des tanneries, car certains pensent que la peau de chat permet de soulager les rhumatismes.»
http://www2.canoe.com/infos/societe/archives/2008/10/20081027-094840.html